Une campagne de retour à la terre natale se prépare en catimini à Tindouf

Les populations sahraouies séquestrées contre leur gré dans les camps de Tindouf cherchent à fuir ce ghetto en ne comptant que sur leurs propres moyens. Une campagne baptisée «Retournons à notre terre», est en train de se préparer dans la totale discrétion dans les camps de Lahmada. Les initiateurs de cette campagne, notamment des jeunes et des femmes ainsi que les nombreux partisans de l’autonomie du Sahara, se proposent d’organiser un retour collectif dans leur mère partie, le Maroc. Lors d’une rencontre des membres du Forum de soutien aux autonomistes de Tindouf (Forsatin), le coordonnateur de cette campagne, S.F a précisé que cette démarche est une réaction tout à fait naturelle à l’obstination de la direction du Polisario de rejeter toutes les solutions au conflit sur la table des négociations parrainées par l’ONU.

Les actuels dirigeants du front, a-t-il dit, refusent toute forme de dialogue même avec les réfugiés sahraouis et ne font rien pour débloquer les négociations autour du conflit du Sahara en présentant des solutions réalistes et pratiques devant conduire à la réunification des familles sahraouies qui vivent séparées durant plus de trois décennies. Les Sahraouis, soutient-il, ne sont plus prédisposés à attendre 38 autres nouvelles années pour parvenir à une solution définitive. Les préparatifs de la campagne «Retournons à notre terre » se poursuivent à un rythme soutenu en vue de mobiliser les réfugiés à large participation. Tout se fait en coulisses loin des regards indiscrets par peur de dénonciations ou de représailles. Le comité de coordination cherche à rassembler tous les sahraouis « indésirables », les « mécontents », les « marginalisés » et tous ceux qui ont perdu confiance en la direction sempiternelle du Polisario et ceux qui veulent tout simplement renouer avec leurs parents et leurs proches dans les provinces sud du royaume. Une fois achevée l’étape de la mobilisation, la coordination annoncera publiquement l’évènement. En s’impliquant dans cette campagne du retour à la mère patrie, précisent les organisateurs, les réfugiés sahraouis souhaitent tout simplement faire prévaloir leur droit légitime de retourner sur leur terre natale au lieu de rester prisonniers d’un exile forcé sur le sol algérien.