Tindouf : des milliers de sahraouis menacés d’expulsion du camp Dakhla

Le prétendu soutien des dirigeants algériens aux sahraouis se révèle sous son vrai jour dès qu’il s’agit d’intérêts sonnants et trébuchants. Les séquestrés sahraouis du camp de Dakhla l’ont appris à leurs dépens après la décision d’Alger de déplacer ce campement. L’objectif est de permettre la reprise de l’exploitation des gisements de fer à Ghar Jbilet, tout proches.

Le Polisario reste muet face au désarroi de la population sahraouie menacée d’expulsion, alors que la reprise des travaux apparaît imminente. En tout cas, les spots publicitaires algériens vantent la qualité du minerai de Ghar Jbilet, présenté comme l’un des plus grands gisements dans le monde. Un argument devant lequel le déplacement de milliers de gens ne pèse par lourd, même quand on sait que beaucoup d’entre eux sont nés dans le camp de Dakhla ou y ont grandi.

Les dirigeants algériens semblent peu préoccupés par les considérations d’ordre moral ou éthique envers ces milliers de sahraouis menacés de déplacement. Pourtant, les politiques et les généraux algériens sont entièrement responsables de la détresse de ces naufragés du désert. Ce sont eux qui, il y a quatre décennies, les ont fait venir en Algérie, par la force ou les fausses promesses, et ce sont eux qui les ont installés dans ce désert perdu, sans possibilité de s’exprimer ou de se déplacer librement.

Mais à Tindouf, les sahraouis ont appris à faire contre mauvaise fortune bon cœur. La nouvelle du déplacement du camp Dakhla a même donné lieu à quelques plaisanteries qu’ils s’échangent entre eux. L’une de ces anecdotes raconte que le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz, convaincu que la décision du déplacement du camp de Dakhla sera certainement suivie par les autres campements, s’apprête à changer l’adresse de sa république.