Des ONG marocaines se préparent à un voyage pas si sûr à Tindouf

Un enlèvement, une annonce de libération et puis le silence radio. L’annonce de la libération fictive, il y a une semaine, de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud inquiète de plus en plus les défenseurs des droits de l’homme au Maroc et ailleurs. La direction du front Polisario et leurs protecteurs algériens se prêtent à un jeu risqué avec les sensibilités de la communauté internationale et défient toutes les ONG internationales dédiés à la défense des droits et libertés universels. Pour voir plus claire dans l’affaire de l’enlèvement le 21 septembre dernier de l’ancien inspecteur général de la police du Polisario, qui se rendait chez lui dans les camps de Tindouf, où l’attendaient son épouse et ses cinq enfants, des ONG marocaines s’apprêtent à faire un voyage risqué jusqu’à Tindouf. Un voyage que les autorités algériennes risquent fort de ne pas autoriser. Mais la tentation en vaut la peine.

Les dirigeants de seize ONG marocaines de défense des droits de l’Homme ont annoncé leur intention de vouloir se rendre jusque dans les camps de Tindouf pour voir plus clair dans cette affaire. Ils ont appelé l’Algérie et le Polisario à dévoiler le lieu de détention de Mustapha Salma, à préserver son droit à la vie, à garantir sa sécurité et à procéder à sa libération immédiate et effective pour qu’il puisse rejoindre les siens. Les seize ONG qui on fait état, dans un communiqué conjoint, de leur inquiétude sur le sort de Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud, placent l’annonce de sa libération, dans le cadre de la propagande médiatique et du calcul politicien du mouvement séparatiste, ajoutant que les dirigeants du Polisario détiennent toujours Mustapha Salma pour éliminer toute trace de torture et supplice qui lui ont été infligés durant son interrogatoire. Les mêmes ONG tiennent l’Algérie pour responsable du calvaire vécu par ce militant et de la situation dramatique qui prévaut dans les camps de Tindouf.