Mustapha Salma : le Polisario et l’Algérie défigurent le plan d’autonomie aux yeux des sahraouis des camps

Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud qui est toujours dans l’attente d’une action rapide du HCR pour lui permettre de retourner dans les campements de Tindouf, a affirmé que le Polisario et l’Algérie défigurent le contenu du plan marocain d’autonomie au Sahara, dont la population sahraouie des camps n’en saisit pas le sens authentique, à cause de l’endoctrinement et de la propagande continus. Emprisonné, torturé, puis refoulé des camps de Tindouf pour avoir soutenu la proposition d’autonomie au Sahara, Mustapha Salma assure que les sahraouis de Tindouf sont soumis à un véritable « lavage de cerveau » de la part de l’Algérie et du Polisario. Un battage qui condamne toute possibilité d’avoir une opinion claire de ce plan. Si l’occasion lui est donnée de prendre connaissance librement du contenu de cette proposition, la population des camps de Tindouf ne peut qu’approuver cette solution qui lui est largement bénéfique, contrairement à ce qui est véhiculé par le Polisario, a insisté Mustapha Salma.

Les sahraouis veulent sortir de l’impasse dans laquelle ils se trouvent depuis plus de 35 ans. Dans ce sens, la proposition d’autonomie est la « solution la plus réaliste » pour tourner définitivement la page de ce conflit artificiel, a souligné l’ancien responsable du Polisario. « Nous avons besoin de soutien aujourd’hui plus que jamais. Il y a des milliers de sahraouis qui se trouvent séquestrés physiquement et intellectuellement dans les camps de Tindouf, endurent le pire et leur souffrance n’est souvent pas connue, du fait que les médias sont interdits d’accès aux camps ». La majorité de la direction du Polisario n’a pas de lien direct avec le Sahara, c’est pourquoi ses dirigeants ont tout intérêt à rester sous l’emprise des responsables algériens. Ces derniers n’ont jamais soutenu et ne soutiendront jamais les vrais sahraouis, bien au contraire. Dans ce cas, s’interroge Mustapha Salma, « le Polisario est-il habilité à négocier au nom des Sahraouis ? ». Pour lui, ce droit revient naturellement aux « sahraouis séquestrés dans les camps, qui sont malheureusement écartés du processus des négociations et du débat autour de toute proposition ».