Polisario : la persécution du poète dissident Najem Allal continue

L’épreuve du poète sahraoui Najem Allal n’en finit pas. Le dissident du Polisario paie le prix de son soutien aux jeunes sahraouis des camps de Tindouf, qui s’opposent de plus en plus à la direction du mouvement séparatiste. Poète et chanteur très célèbre dans les camps de Tindouf, Najem Allal occupait la fonction de directeur général des arts au soi-disant ministère de la culture du Polisario, avant d’être renvoyé. Ses poèmes critiques, en dialecte hassani, contre la direction du Polisario sont derrière son renvoi. Ses chansons mettent à nu les conditions difficiles dans lesquelles vivent les sahraouis dans les camps. Il a surtout tenu à traduire la frustration et la colère des jeunes sahraouis qui aspirent au changement dans les camps de Tindouf. Plusieurs jeunes sympathisants se sont d’ailleurs joints au combat livré par le chanteur dissident. Une attitude qui a valu au poète et à sa famille un implacable harcèlement, allant même jusqu’aux menaces de les expulser des camps de Tindouf, de la même manière qu’a été refoulé l’autre dissident, Mustapha Salma.

Après avoir observé un sit-in de protestation, des éléments de la milice du Polisario ont saccagé sa tente et détruit ses biens. Son passeport algérien lui a également été retiré. Il vit à présent dans la peur de représailles contre les membres de sa famille. La radio et la télévision du Polisario ont supprimé ses enregistrements et toutes les archives liées au poète, dans une vaine tentative d’enterrer l’héritage artistique du poète sahraoui. Mais Najem Allal ne s’avoue pas vaincu pour autant. Il a remis sur pied sa tente et poursuit encore son sit-in de protestation, tout en continuant à lancer des appels de soutien en direction des défenseurs des droits de l’homme et des ONG internationales.