Tindouf : les chefs du DRS troublés par un sondage favorable à Omar Hadrami

Les hauts gradés du DRS, les services de renseignements militaires algériens ont été bouleversés par les résultats d’un sondage mené récemment à l’intérieur des camps du Polisario à Tindouf. Contre toute attente, les sahraouis ayant participé au sondage ont montré leurs préférences pour des personnalités insoupçonnées par les algériens. Au départ, l’objectif de l’enquête était de sonder les intentions des sahraouis de Tindouf sur le dirigeant du Polisario qui avaient le plus de popularité dans les camps. Face à la colère grandissante des sahraouis contre la direction du Polisario au cours des derniers mois, le DRS a voulu anticiper une exacerbation du mécontentement. La première étape de cette démarche préventive est d’avoir sous la main une personnalité sahraouie de rechange, qui fait le consensus à l’intérieur des camps pour remplacer Mohamed Abdelaziz en cas d’urgence.

Ainsi, le sondage a porté sur un échantillon de près de 800 personnes. Les participants ont été appelés à exprimer leurs préférences entre trois dirigeants du Polisario : Mohamed Abdelaziz, Mohamed Lamine Bouhali, l’ancien chef de la milice armée et Brahim Ghali, le représentant du Polisario à Alger. Mais qu’elle ne fut pas la surprise des responsables du DRS en découvrant dans quasiment toutes les réponses obtenues, en lieu et place des trois noms proposés, un autre nom ne figurant pas dans la liste. Il s’agit de Omar Hadrami, membre fondateur et ancien dirigeant du Polisario qui a rallié le Maroc en 1989. Omar Hadrami était très populaire dans les camps de Tindouf. Avant de tourner le dos au front séparatiste, il a été l’instigateur en 1988 d’une terrible insurrection contre la direction du Polisario, qui a été matée dans le sang. Et malgré plus de deux décennies d’éloignement des camps, il reste aussi populaire que par le passé dans le coeur des sahraouis de Tindouf comme l’a si bien montré le sondage.