Polisario: les Ahl Najem ont payé de leur vie leur fuite de Tindouf

L’effervescence ne baisse pas dans les camps de Tindouf depuis la mort de neuf membres de la famille Ahl Najem qui ont péri dans l’incendie de leur tente, dans la nuit de mardi dans la localité d’Eddoukj, près de la frontière mauritanienne.
Pratiquement tous les sahraouis sont convaincus que l’incendie a été provoqué par des éléments du Polisario pour punir cette famille d’avoir fui les camps de Tindouf. La fuite de Ahl Najem lui a été fatale, car c’est un geste que ni le Polisario ni les généraux du DRS ne peuvent tolérer. Pour Mohamed Abdelaziz, l’incendie doit servir d’exemple dissuasif au moment où de plus en plus de familles sahraouies cherchent à quitter les camps de Tindouf par tous les moyens. Fatima Ment Najem, la seule survivante de ce drame, est actuellement soignée dans un hôpital en Mauritanie. Son témoignage après son rétablissement est crucial pour connaître la vérité sur cette tragédie.

Malgré le choc provoqué par cet incendie qui a coûté la vie à neuf personnes, dont un nourrisson et un enfant de cinq ans, le Polisario a cyniquement passé sous silence l’affaire. Pourtant, c’est le Front armé et soutenu financièrement par les dirigeants algériens qui contrôle la localité d’Eddoukj. Là où, non loin de la frontière mauritanienne, la famille Ahl Najem a passé sa dernière nuit. Ses membres comptaient visiblement poursuivre leur route vers Zeourate en Mauritanie ou vers le Maroc.
La situation dans les camps de Tindouf est d’autant plus tendue que ce drame est intervenu quelques semaines seulement après la mort de deux autres sahraouis. Deux commerçants qui étaient tombés sous les balles de militaires algériens pour avoir tenté de traverser la frontalière entre l’Algérie et la Mauritanie, au point Oudiane Titarit. Ce double assassinat avait provoqué une série de protestations des sahraouis de Tindouf qui ont été toutes brutalement réprimées par le polisario.