Le Polisario rattrapé par ses violations des droits humains

La pression de la communauté internationale sur le Polisario a été payante, les dirigeants du front soutenu par Alger s’étant vus obligés de créer une  commission chargée des droits de l’homme à Tindouf, à quelques semaines seulement de la réunion du Conseil de sécurité.
Même si cette commission reste totalement inféodée au Polisario et sans aucun pouvoir indépendant, sa création sous la pression internationale confirme, à elle seule, les graves violations des droits humains dont sont victimes les opposants sahraouis dans les camps de Tindouf. Des abus qui vont des assassinats des dissidents du Polisario à l’interdiction des déplacements à l’extérieur des camps, en passant par la répression, les brimades quotidiennes et la censure contre la moindre forme de libre expression.

Les ONG internationales n’ont de cesse de décrier la situation dans les camps contrôlés par le Polisario et les services secrets algériens comme une véritable zone de non-droit. Sceptiques, les sahraouis de Tindouf ne prennent pas très au sérieux l’annonce de la création de cette commission. Ils la mettent tout au plus sur le compte d’une tentative du chef du Polisario, Mohamed Abdelaziz, de redorer le blason du front après les dérives répressives des derniers mois contre ses opposants dans les camps. Les manifestations et affrontements entre les sahraouis et les milices du Polisario ont en effet ponctué l’actualité des camps de Tindouf, créant un climat durable de tensions et de suspicions.
Toutefois, malgré le caractère purement formel de la commission, les sahraouis de Tindouf sont persuadés que la simple décision de mettre en place cette instance prouve que les camps ne sont pas totalement coupés du monde. C’est le signe que leur voix continue d’être entendue à l’extérieur et c’est ce qui leur donne l’espoir de poursuivre leur combat contre la tyrannie du Polisario et l’arbitraire des dirigeants algériens.