ONU : Les victimes du Polisario demandent une enquête sur la mort de deux sahraouis

La mort en janvier dernier de deux jeunes sahraouis par les tirs de l’armée algérienne refait surface. Cette fois, c’est à Genève que la demande d’une enquête de l’ONU a été introduite par la Coordination des familles des victimes du Polisario.
Les victimes Mohamed Aliyene Abbih (23 ans) et Khatri Hammedah Khandoud (20 ans) se rendaient à bord de leur véhicule tout terrain des camps de Tindouf, en Algérie, vers la Mauritanie. Ils faisaient le trajet dans le désert pour s’approvisionner en produits de consommation, qu’ils écoulaient par la suite dans les camps de Tindouf. Mais avant d’avoir atteint leur but, ils ont été fauchés par les tirs de militaires algériens près de la frontière mauritanienne. Un troisième sahraoui qui les accompagnait, Salek Boujemaa (34 ans) a été grièvement blessé.

Le drame avait soulevé de violentes protestations dans les camps de Tindouf contre le Polisario et les militaires algériens. Les familles des victimes et des tribus sahraouies avaient également accusé les dirigeants du Polisario de collusion avec les autorités algériennes, en observant un silence complice sur ce double meurtre. Mercredi 18 juin, à l’occasion de la réunion du Conseil des droits de l’Homme de l’Onu à Genève, la Coordination des familles des victimes du Polisario a demandé aux rapporteurs spéciaux de l’Onu de se saisir de l’affaire. La Coordination exige que les autorités algériennes ouvrent une enquête pour connaître les circonstances exactes qui ont amené les militaires algériens à tirer sans sommation sur les trois jeunes sahraouis.
Sous la pression des consignes données aux militaires algériens de tirer sur quiconque tente de quitter les camps de Tindouf sans autorisation, les soldats semblent avoir pris les jeunes commerçants pour des fugitifs. En tout cas, c’est à une enquête indépendante d’éclaircir les circonstances de ce drame, alors que les familles des victimes réclament toujours que justice soit faite.