Tindouf : Khalil Ahmed, l’enlèvement accablant pour le DRS algérien

Qu’est-il arrivé à Khalil Ahmed ? Depuis son enlèvement par les services de renseignements militaires algériens, il n’a pas donné signe de vie. Le seul tort de ce diplômé sahraoui, revenu dans les camps de Tindouf après des études à l’étranger, est d’avoir critiqué les abus du Polisario contre la population sahraouie opposée à sa ligne politique.

Les hautes qualifications de Khalil Ahmed avaient amené le chef du Polisario Mohamed Abdelaziz à lui confier d’importantes responsabilités dans la hiérarchie du front séparatiste à Tindouf. Mais le jeune sahraoui n’allait pas tarder à se rendre compte avec effarement de l’ampleur de la répression menée par le Polisario et le DRS algérien contre les opposants sahraouis. Les disparitions inexpliquées et les arrestations arbitraires de sahraouis ne se comptaient plus. La faute impardonnable de ces malheureux est d’avoir critiqué publiquement les dérives absolutistes du chef du Polisario. Désapprouver l’alignement de la direction du front sur l’agenda des généraux algériens, au mépris des intérêts de la cause sahraouie, a été un facteur aggravant.

Incapable de contenir sa colère, Khalil Ahmed allait commencer par exprimer ses remarques au chef du Polisario, voire à critiquer ouvertement les exactions des dirigeants du Front soutenu par Alger. Cette prise de position audacieuse mais non moins dangereuse, allait être fatale pour Khalil Ahmed, qui sera lui-même victime du système répressif du Polisario. 

Le cadre sahraoui a été attiré dans un piège à Alger, où il a été invité à animer des rencontres sur les droits de l’homme avant de disparaître subitement sans laisser de traces. Aujourd’hui, Mohamed Abdelaziz se sert de l’exemple de Khalil Ahmed comme d’un épouvantail face aux opposants sahraouis qui se morfondent dans les camps de Tindouf.