Tindouf: Pourquoi le Polisario accuse de trahison les sahraouis qui revendiquent la carte de réfugié

Ces derniers temps, les habitants des camps de Tindouf ne parlent que de la manière dont ils pourraient bénéficier du titre de réfugié qui leur permettrait d’échapper à leur sort d’otages aux mains du Polisario et de l’Algérie, et de pouvoir jouir des droits les plus élémentaires au déplacement en dehors de ces camps, véritables pénitenciers dans le désert.

La population sahraouie s’insurge contre le front Polisario qui répond à ces revendications par les graves accusations de trahison à leur encontre. Pourtant, les sahraouis cherchent simplement à bénéficier des avantages que procure ce document, à l’image des quelques privilégiés proches des dirigeants du Polisario qui disposent de passeports algériens ou d’autres nationalités.

La revendication de la carte de réfugié est d’autant plus légitime que les sahraouis des camps de Tindouf vivent de l’aide humanitaire apportée par le HCR et par les ONG internationales. Des aides dont une grande partie est détournée par les chefs du Polisario et quelques responsables algériens comme l’a révélé en 2015 le rapport explosif de l’OLAF, l’Office anti-fraude de l’Union européenne.

Mais la plupart des sahraouis de Tindouf sont désormais convaincus qu’ils ne sont que des otages au service de l’agenda algérien. Dans ce sens, la carte de réfugié constitue une ligne rouge qui risque de saper le projet algérien à la base. Délivrer des cartes de réfugiés permettra aux sahraouis de s’installer en Algérie ou dans le pays de leur choix, ce qui signifie la fin des camps de Tindouf.

Car si jamais les sahraouis quittaient les camps, la direction du Polisario se retrouverait seule avec l’Algérie. C’est ce qui explique la réaction affolée du Polisario qui, à l’instigation du régime algérien, accuse de trahison les habitants sahraouis qui demandent la carte de réfugié.